©Pascale FOURINIER. Anniversaire de Gervaise dans un bar-restaurant de St Denis (93)

NOTRE ANCRAGE SUR UN TERRITOIRE

La compagnie Nar6 sortie de la résidence de 4 ans dans l'EPT Grand Orly-Seine Bièvre est entrée dans le dispositif PAC de la région IDF. Cette présence sur le territoire a permis de concrétiser et d’affermir une méthode de transmission et d’échanges autour d’un auteur, d’une création et de la compagnie : tout le processus de création (lectures, adaptation, répétitions, tentatives sonores et scénographiques) est construit sur le territoire et aux côtés de ses habitants ; les résidences - aboutissant à des présentations de formes immersives, dans des structures sociales et populaires, des lieux réels de la ville ou chez les habitants, conjuguées à des stages intergénérationnels autour des grandes thématiques ou des ateliers de transmission (amateurs, collégiens et lycéens, jeunes en décrochage scolaire, en réinsertion, élèves des conservatoires du territoire, retraités) - affinent et de clarifient la dramaturgie, l’environnement musical et esthétique de la grande forme.

Cette démarche permet de partager le sens de la recherche de la compagnie, de faire résonner les thèmes et la langue de l’auteur dans nos vies et celles des habitants du territoire, ainsi que dans nos espaces communs à tous. Cette co-construction de l’œuvre avec des spectateurs futurs contribue à réduire significativement la distance qui les sépare des artistes et contribue à notre forte intégration dans le tissu social.

Ainsi la compagnie peut compter maintenant plus d’une soixantaine de personnes fidèles à ses actions et ses propositions ; c’est un véritable lien qui s’établit entre l’équipe et certains amateurs qui se sentent directement concernés, au travers de leur expérience avec la compagnie, par la future création et ses enjeux. En ce sens, la compagnie a proposé aux amateurs de jouer dans le quatrième épisode de la création d’Humiliés et offensés. Ce travail a été initié en amont lors de stage et d’ateliers autour de la thématique du quatrième épisode : l’émancipation dans la sphère idéologique.

Notre présence sur le territoire autour de rendez-vous ponctuels donne lieu à des rencontres de qualité entre publics et artistes, chacun à plaisir à se redécouvrir d’année en année autour d’une œuvre, en dehors des salles de spectacle, de manière plus humaine et plus simple. Les frontières entre artistes et publics sont levées.

Les actions culturelles développées dans le cadre de la résidence sont consubstantielles du travail de création. Elles ne sont pas pensées comme indépendantes et ne sont pas vécues comme un travail parallèle par les artistes ; elles sont, au contraire, source de dialogue et d'inspiration mutuelle entre artistes et publics. C'est un moment de transmission et d'expérimentation de la création.


PETITES FORMES IMMERSIVES

L’ANNIVERSAIRE DE GERVAISE
en lien avec LE BAISER COMME UNE PREMIERE CHUTE

se joue dans les théâtres, bars, restaurants, salles communales, et chez l’habitant


Nous avons bâti un temps fort de partage autour de l'œuvre en amont des représentations pour créer du lien avec les habitants et le futur public par la mise en place d'un moment collectif autour de « L’anniversaire de Gervaise » Cette expérience immersive, sur le temps d’un week-end, permettra aux habitants de participer à l’anniversaire de Gervaise, en présence des comédiens. Ils incarneront les personnages de la fiction : les sœurs et la mère de Coupeau, les beaux-frères, l’amie de Gervaise et son mari, les voisins et leurs enfants... Un canevas construit par l’équipe artistique sera proposé aux participants : dialogues, chansons, discours, anecdote, blague, danse, photo, gâteaux, bougies et cadeaux, un événement inattendu, un invité surprise…

Ainsi, quand nous évoquerons la fête, le soir des représentations, les participants au stage l’auront déjà vécu avec nous. Il restera, chez chacun d’entre, des traces sensibles de cette fête, il se reconnaîtront quand nous les citerons, le lien de parenté ou d’amitié fictionnel, aura fait son œuvre…


VEILLÉE : Le paysan, ce qu’il a été, ce qu’il est et ce qu’il sera

en lien avec LA TERRE

se joue dans les fermes, les fermes urbaines, les champs et les granges


Ce qu’il a été : C’est un soir de veillée où la famille se réunit au coin du feu pour jouer aux cartes, manger, boire et se raconter des histoires. Jean, l’ouvrier agricole, lit un poème qui retrace l’histoire de Jacques Bonhomme, un paysan révolté des Jacqueries, paysan qui traverse les siècles du servage à la révolution, de l’accès à la propriété à la crise agricole de 1873. Cette histoire ne laisse pas la famille indifférente, malgré l’évolution, le constat sur leur condition est amer. Certains sont animés d’espoir, d’autres de ras le bol, quelques- uns sont enflammés par l’idée de soulèvements. « Allez, on a beau faire des révolutions, c’est bonnet blanc, blanc bonnet, et le paysan reste le paysan ! » dit le père Fouan.

Ce qu’il est : Mais ce soir-là, nous ne sommes pas au temps de Zola, nous sommes aujourd’hui, avec les membres de la veillée, spectateurs et acteurs, nous continuerons l’histoire de Jacques Bonhomme : à l’heure de l’industrialisation, de la mécanisation, de l’usage de phytosanitaire, à l’heure du changement climatique… qu’est devenu notre Jacques Bonhomme ? Quel constat pouvons-nous faire ?

Ce qu’il sera : Nous interrogerons les jeunes agriculteurs sur leurs désirs pour l’avenir de la terre et de leur métier.

 

Cette forme puisée dans le roman de Zola répondra aux problématiques actuelles. Un dialogue s’engagera entre hier et aujourd’hui et quand la mémoire du passé dialogue aussi ardemment avec le présent, c’est une onde de choc.